Prière te jeûneNous devons être attentifs à ne pas pratiquer un jeûne formel, ou qui en vérité nous « rassasie » car il nous fait sentir en règle. Le jeûne a un sens s’il touche vraiment notre sécurité, et également s’il en ressort un bénéfice pour les autres, s’il nous aide à cultiver le style du Bon Samaritain, qui se penche sur son frère en difficulté et prend soin de lui. Le jeûne comporte le choix d’une vie sobre, dans son style; une vie qui ne gaspille pas, une vie qui ne « met pas au rebut ». Jeûner nous aide à entraîner notre cœur à l’essentiel et au partage. C’est un signe de prise de conscience et de responsabilité face aux injustices, aux abus, en particulier à l’égard des pauvres et des petits, et c’est le signe de la confiance que nous plaçons en Dieu et dans sa Providence.

Pape François, février 2014

Quelle proposition ?

Cette année encore, nous vous proposons de vivre un temps de jeûne monodiète (i.e. qui comporte un seul aliment) pendant une semaine, pour porter ensemble dans la prière les grandes intentions de la communauté.

  • Début du jeûne le dimanche 26 mars à 19h45 à l’église Saint-Pierre-du-Lac: présentation de la dynamique de la semaine, temps d’adoration et prière d’entrée dans le jeûne.
  • Tous les autres jours (si possible) les participants se rejoignent à 20h précises à l’église Saint-Martin pour un temps de prière et d’adoration méditée de 30 mn, au cours duquel est remis le passage de la Parole de Dieu donné en nourriture jusqu’au lendemain.

Après la prière, nous nous retrouvons salle Saint-Hilaire pour boire une tisane (à volonté !) et échanger simplement sur ce que nous vivons dans ce jeûne.
Chacun reçoit un pain complet de 500 g qui sert pour se sustenter jusqu’au lendemain soir, avec de l’eau (à boire en quantité).

  • La rupture du jeûne se fait le samedi 1er avril à 20h à l’église Saint-Martin par un temps de prière et d’action de grâce pour les dons reçus. Puis dîner simple et chaleureux salle Saint-Hilaire.
  • Une proposition de geste de partage avec les Sœurs Missionnaires de la Charité en Haïti sera faite en plus de la participation aux frais de 24 €.
Qui peut l’entreprendre ?

Toute personne en bon état de santé (hors grossesse et allaitement) et ne souffrant pas d’un manque de poids.
Les personnes sous médicaments, et celles qui seraient hésitantes, voudront bien consulter leur médecin traitant pour savoir si un jeûne est envisageable et comment suivre leur traitement durant cette période.

Et les couples ? Et les mineurs ?

Il est possible d’entreprendre ce jeûne en couple : l’un des deux conjoints se rend à la veillée de prière et rapporte deux pains pour en donner un à celui qui, par exemple, est resté garder les enfants ! Les mineurs de plus de 16 ans doivent impérativement joindre une autorisation parentale à leur bulletin d’inscription.

Prière, Jeûne, et Partage

Il y a trois actes en lesquels la foi se tient, la piété consiste, la vertu se maintient : la prière, le jeûne, la miséricorde. La prière frappe à la porte, le jeûne obtient, la miséricorde reçoit. Prière, miséricorde, jeûne : les trois ne font qu’un et se donnent mutuellement la vie.
En effet, le jeûne est l’âme de la prière, la miséricorde est la vie du jeûne. Que personne ne les divise : les trois ne peuvent se séparer. Celui qui en pratique seulement un ou deux, celui-là n’a rien. Donc, celui qui prie doit jeûner ; celui qui jeûne doit avoir pitié ; qu’il écoute l’homme qui demande, et qui en demandant souhaite être écouté ; il se fait entendre de Dieu, celui qui ne refuse pas d’entendre lorsqu’on le supplie.
Celui qui pratique le jeûne doit comprendre le jeûne : il doit sympathiser avec l’homme qui a faim, s’il veut que Dieu sympathise avec sa propre faim; il doit faire miséricorde, celui qui espère obtenir miséricorde ; celui qui veut bénéficier de la bonté doit la pratiquer ; celui qui veut qu’on lui donne doit donner. C’est être un solliciteur insolent, que demander pour soi-même ce qu’on refuse à l’autre.
Donc la prière, la miséricorde, le jeûne doivent former un patronage pour nous recommander à Dieu, doivent former un seul plaidoyer en notre faveur, une seule prière en notre faveur sous cette triple forme.
Le jeûne ne porte pas de fruit s’il n’est pas arrosé par la miséricorde; le jeûne se dessèche par la sécheresse de la miséricorde; ce que la pluie est pour la terre, la miséricorde l’est pour le jeûne. Celui qui jeûne peut bien cultiver son cœur, purifier sa chair, arracher les vices, semer les vertus : s’il n’y verse pas les flots de la miséricorde, il ne recueille pas de fruit.

Saint Pierre Chrysologue : Homélie sur la prière, le jeûne et l’aumône

La prière et l’amour du prochain sont les deux ailes du jeûne sans lesquelles il ne peut décoller »

Saint Augustin