Ce week-end missionnaire nous donne l’occasion de réfléchir à ce que doit être notre paroisse au cœur de nos villes de Montigny et Voisins.
 
Face à la sécularisation de la société française, qui touche bien évidemment la population de ces deux villes, face à l’effondrement de la pratique religieuse dans notre pays et à la rupture de la transmission, qui laisse désormais une majorité de nos concitoyens sans aucune culture religieuse, face à l’indifférence apparente de beaucoup et à l’hostilité de certains, la tentation serait grande de vouloir faire de nos paroisses des citadelles, des lieux de repli, des communautés qui se protègent et se retirent peu à peu d’un monde qui ne les comprend plus. La limite est que ce choix s’accompagnerait d’un renoncement : nous renoncerions à annoncer Jésus-Christ, à offrir à tous la joie de l’Évangile, à partager avec chacun le chemin du Salut. Cela ne peut être une attitude chrétienne, ce serait même le plus grave des manques de charité. Sans compter que ce choix serait perdant au final : une communauté repliée sur elle-même finit forcément par mourir.
 
Aussi je préfère l’image de l’oasis ! Dans le désert spirituel auquel peut ressembler notre pays, demeure une soif spirituelle dans le cœur de beaucoup. Désir de trouver du sens, une espérance qui ne déçoit pas, des repères de vie, la certitude d’être aimé… Une oasis est un lieu où l’on vient s’abreuver et se mettre en sécurité, pour être capable de continuer le chemin. Un lieu certes protégé de l’aridité du désert et de ses dangers, mais ouvert et accessible à tous, au service du chemin de chacun. Un lieu à connaître, qui devient un repère précieux dont on parle aux autres. Je crois qu’il nous appartient à tous, paroissiens et clercs, de faire de notre paroisse ce lieu de prière, de compassion, de silence, de charité, de formation, de vie fraternelle au cœur de nos villes. Cela passera par le soin que chacun de nous apportera à faire connaître à tous ce qui se vit ici, en osant y inviter, accompagner et accueillir ceux qui en ont perdu le chemin ou ne l’ont jamais connu.