A l’occasion de la 2e Journée Mondiale des Pauvres, initiée par le Pape François, rencontre avec Marie-Odile BERNARD, enga­gée au Secours Catholique.
Le pape a donné comme thème à cette journée « un pauvre crie, le Seigneur entend » (Ps 33). Quels « cris des pauvres » se font entendre, aujourd’hui, à Saint-Quentin-en-Yvelines ?
Les pauvres sur Saint-Quentin existent, mais ils ne crient pas ou plus ; ils se cachent et ne croient pas en la générosité de leur prochain. Par contre nous pouvons les repérer si nous sommes attentifs à ceux que nous côtoyons. Pressés que nous sommes, nous ne voyons plus notre prochain.  Les écouter, les regarder, c’est déjà les faire exister et soula­ger leur pauvreté qui rime avec solitude, indifférence, voire mépris, et pas qu’avec le porte-monnaie.
 
Vous personnellement, que faites-vous pour essayer d’y répondre ?
Personnellement j’ai découvert la pauvreté des personnes roms, cachées dans les bois, les fourrés ; ils se terrent de peur qu’on les expulse. Appelée par le Secours Catholique pour « seulement » aller jouer avec les enfants non scolarisés, j’ai mis mon temps, mon énergie et mes connaissances administratives à leur service (scolarisation, suivi médi­cal, respect de leurs droits, recherche de formation, d’emploi …).
 
Que pouvons-nous faire, chacun pour répondre à ces cris-là, sans être un « spécia­liste » du travail social ?
Chacun peut aller vers les pauvres, leur accorder un regard bienveillant, les com­prendre, sans être un spécialiste, et sans débourser un sou !
Pour aider  les roms, il pourrait s’agir d’apprendre à leur sourire au lieu de les regarder bizarrement du coin de l’œil, se renseigner sur les raisons qui les poussent à venir en France loin des discriminations dont ils sont l’objet dans leur pays d’origine, les aider à apprendre le français en proposant d’aider aux devoirs des enfants le soir, ou encore repérer les emplois susceptibles de convenir aux parents, accepter qu’ils vivent en ca­bane près de chez vous plutôt que de dormir à la rue, donc convaincre les autorités qu’il vaut mieux les aider à s’intégrer que de les expulser tous les 9 mois en détruisant leurs abris…
« A tous on peut tout » : c’est une des devises du Secours Catholique.