Un grand merci à tous ceux qui ont participé à l’organisation de la journée d’installation de notre curé, ce dimanche 12 octobre, entre les laudes à Notre-Dame, la messe d’installation présidée par Monseigneur Crepy, et les vêpres à Saint-Martin. La magnifique liturgie de l’installation d’un curé, la présence de l’évêque, chaque paroissien priant ou chantant avec la chorale, les sacristains, les servants d’autel et les servantes de l’assemblée dans l’écrin de Saint-Joseph le Bienveillant ont rendu gloire au Seigneur pour l’arrivée du père Benoît.
Retrouvez sous la galerie de photos l’homélie de Monseigneur Crepy et le mot aux paroissiens de notre curé.
Homélie de Mgr Luc Crepy, évêque de Versailles
Cher Benoît, les textes de la liturgie de ce 28ème dimanche sont riches d’enseignement pour vivre la mission qui vous est confiée au service de votre nouvelle communauté paroissiale. En ce jour de votre installation comme curé du groupement paroissial de Montigny – Voisins, la lettre de saint Paul à Timothée, dont nous lisons des extraits ces derniers dimanches, est une belle exhortation pour tenir, comme le dit le rituel, au milieu du peuple qui vous est confié, la place du Christ tête de l’Eglise, Pasteur du Troupeau et prêtre de l’Alliance nouvelle.
De fait, la vigoureuse lettre de Paul à Timothée – son disciple bien-aimé, le jeune évêque d’Ephèse – énonce clairement l’essentiel de notre foi et les exigences d’en témoigner, afin qu’elle ne soit pas une foi morte, mais une foi vivante qui nous fait vivre. Paul avait d’abord rappelé que l’Esprit que nous avons reçu n’est pas un esprit de peur, mais un esprit de force, d’amour et de pondération. Il s’agit d’oser mener le beau combat de la foi, non pas avec les armes du monde, mais avec la ferme douceur des disciples du Christ doux et humble de cœur, venu pour servir et non être servi. Quel le cœur de la foi chrétienne – le kérygme – ? Paul l’affirme clairement : « Souviens-toi de Jésus Christ, ressuscité d’entre les morts, le descendant de David : voilà mon évangile. » (2 Tm 2,8) Pour Paul, comme pour nous, la grande nouvelle, c’est-à-dire son Evangile, tient en une phrase : « Jésus Christ est ressuscité ». La Résurrection est le cœur de la foi chrétienne. Ne nous trompons pas, car parfois nos discours s’éloignent souvent de ce point central de la foi, vers lequel l’histoire humaine converge et d’où l’histoire humaine s’écrit de manière nouvelle. Il est bon pour nous tous de l’entendre de nouveau et d’en témoigner à tous ceux et celles qui s’interrogent sur ce qu’est être chrétien : croire en la résurrection de Jésus avec toute son humanité, lui le descendant de David, et avec toute sa divinité, lui le Christ. Telle est notre foi.
Si Paul insiste si vigoureusement dans sa lettre sur la résurrection du Christ, c’est qu’il a rencontré bien des oppositions dans sa prédication. De fait, si en milieu juif, la foi en la résurrection de la chair ne posait pas de problème pour bon nombre d’entre eux, par contre dans la culture grecque – et Timothée est à Ephèse -, cette affirmation n’était pas ou peu audible. Nous nous rappelons ainsi de l’échec de Paul à Athènes quand il parla de la résurrection du Christ devant les philosophes de l’Aéropage. En annonçant la résurrection, Paul a subi bien des persécutions et a été plusieurs fois emprisonné : « C’est pour lui [ cet Evangile ] que j’endure la souffrance, jusqu’à être enchaîné comme un malfaiteur. » Mais il a cette superbe affirmation qu’il est bon de laisser résonner en nous – : « Mais on n’enchaîne pas la parole de Dieu ! » (2Tm 2,9) Impossible d’être apôtre du Christ, impossible de vivre notre baptême sans annoncer la Bonne Nouvelle, la grande nouvelle ,- l’Evangile – « Jésus le Christ est ressuscité des morts ! » Saint Paul, dans sa lettre aux chrétiens de Corinthe – un grand port grec – lettre aux Corinthiens, écrit : « S’il n’y a pas de résurrection des morts, Christ non plus n’est pas ressuscité ; et si Christ n’est pas ressuscité, notre proclamation est sans contenu aussi, votre foi aussi est sans contenu. » (1 Co 15,13-14).
Notre foi en la résurrection se traduit par notre fidélité au Christ Jésus, lui qui est vivant, une fidélité qui passe aussi par des incompréhensions, des rejets parfois de nos proches, des persécutions encore actuelles dans la monde entier où des chrétiens subissent le martyr. Timothée, lui aussi, aura à souffrir pour affirmer sa foi, Paul écrivait : « Avec la forces de Dieu, prends ta part des souffrances liées à l’annonce de l’Évangile. » (2Tm 1,8) La résurrection n’est pas une idée abstraite mais une exigence de vie où nous témoignons – de manière heureuse ou difficile – de la présence du Ressuscité à nos côtés, lui qui marche avec nous comme il marchait auprès des disciples d’Emmaüs. Il se manifeste aujourd’hui aux nombreux catéchumènes et leur révèle l’amour de Dieu. L’annonce de l’Evangile est la réactualisation du mystère pascal – ce que nous célébrons au cours de cette eucharistie – et le salut donné par Dieu en Jésus Christ est offert à tous. Cher Benoît, comme collaborateur des successeurs des apôtres et comme pasteur de votre nouvelle communauté chrétienne, que l’annonce du Christ ressuscité soit au cœur de votre ministère et de la vie missionnaire du groupement paroissial de Montigny-Voisins.
Dans quelques instants, le rituel de l’installation d’un nouveau curé, nous invite à nous rendre en quatre lieux importants de l’église. Nous irons d’abord au baptistère : comme curé, portez avec toute la communauté sans cesse le souci de proposer aux adultes comme aux enfants et aux jeunes d’entrer dans la grande famille des enfants de Dieu et de découvrir à la suite de Jésus combien Dieu les aime. Puis nous irons au confessionnal où vous exercerez le ministère de la Réconciliation, de la miséricorde de Dieu : vous serez ainsi témoin de la miséricorde de Dieu, Dieu qui pardonne et relève le pécheur et l’aide à se convertir. Puis nous irons au tabernacle. Comme un bon berger nourrit son troupeau, vous offrirez à votre communauté le Pain de Vie, le Pain eucharistique afin que chaque membre de la communauté, en communiant, prenne place dans le Corps du Christ. Rappelons aussi que le tabernacle – la réserve eucharistique – est le lieu où est conservée le pain consacré qui sera apporté aux membres souffrants et malades de la communauté. Vous veillerez à ce qu’aucune brebis ne soit abandonnée ! Enfin nous nous rendrons au siège de la présidence. Comme curé vous avez la charge de présider à la vie de la paroisse. Présider ne signifie pas tout commander, ni tout faire, mais à la suite du Christ venu pour servir et non être servi, exercer le service du gouvernement et de l’enseignement au sein de la communauté qui vous est confiée.
Soyez donc, cher Benoît, comme aimait le rappeler le pape François, le berger qui marche au milieu du troupeau à l’écoute de chacun, derrière le troupeau en discernant l’Esprit Saint à l’œuvre dans votre communauté et, devant le troupeau, afin de le guider à la suite de l’unique Pasteur qu’est le Christ. Et vous tous, chers paroissiens, accueillez votre nouveau curé avec confiance et dans la joie. De même qu’il va prendre soin de vous, vous aussi prenez soin de lui. Amen.
LE MOT DU CURÉ
Il convient que le nouveau curé s’adresse à ceux qui sont venus à son installation sous peine d’être comme les 9 lépreux pris en flagrant délit d’ingratitude.
Alors je commence par vous Père qui m’avez manifesté votre confiance depuis votre arrivée à Versailles en me confiant de belles missions, à la Centrale de Poissy, au Pôle Charité et Mission que j’ai la joie d’animer avec l’excellente Anne Sudan, et enfin maintenant cette belle paroisse de Montigny/Voisins. Soyez assuré que votre chanoine prie pour vous !
Merci à vous Mme Le maire de Voisins, M. le Maire de Montigny, qui venez de me remettre les clés pour que la louange de Dieu continue de l’élever à Saint*Martin et à Notre-Dame-sa-Nativité. Merci à vous mesdames, messieurs les élus, vous les membres des associations qui formez un tissu social si important pour la vie de nos territoires. J’ai hâte de vous rencontrer pour que vous partagiez vos visions pour notre agglomération. Et que vous me disiez comment notre Eglise peut contribuer au bien commun. Je vous remercie déjà des collaborations actuelles et futures, dans une laïcité paisible et souriante.
Merci à vous paroissiens de la communauté paroissiale de la Sainte Trinité qui êtes venus vous assurer que j’étais bien parti et que je ne reviendrai pas vous embêter… Merci pour toutes les belles choses vécues ensemble durant 7 ans.
Merci à mes amis, mes chers et si précieux amis sans qui l’aventure ne serait pas possible. Merci de votre soutien aux heures plus complexes, merci de votre présence inconditionnelle à mes côtés. Un livre de sagesse dit que l’amitié est un trésor… vous êtes mes trésors !
Et enfin bien sûr merci à vous chers paroissiens de Montigny/Voisins. Merci pour votre accueil bienveillant depuis 6 semaines. Merci de votre joie de servir le Christ de mille manières. Merci de votre enthousiasme et de votre engagement autour de ce magnifique projet qu’est la construction d’une nouvelle église, au seuil d’un millénaire marqué par la déchristianisation. Vous avez avec tout le diocèse relevé le défi dans l’espérance ! cette belle église et ce bel outil qu’est le centre paroissial nous donnent l’envie tout autant que le devoir de devenir un signe visible et un moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité du genre humain. (LG1) puisque c’est la vocation de l’Eglise, peuple de Dieu, à laquelle le bâtiment emprunte son nom.
Nous avons un an pour préparer la consécration de l’édifice, église de pierre et de bois. Cela nous laisse un an pour nous laisser renouveler dans notre consécration baptismale : le saint chrême que notre évêque utilisera pour oindre la pierre est le même que celui qui nous a institués prêtres, prophètes et roi.
A l’appel du Christ, à l’invitation pressante du Pape Léon et de nos évêques, nous devrons veiller particulièrement à ce que ce lieu soit ouvert à tous et particulièrement aux pauvres.
Il ne doit pas y avoir de samaritain, pas d’exclusion quand on vient frapper la porte de l’église. Et même si la porte de Saint-Joseph-le-Bienveillant est souvent dure à tirer, il faut que tous nous devenions membres du SAM pour ouvrir et accueillir afin que tout le monde se sente bien à sa place ici, dans notre communauté.
Ma vocation est née suite à la phrase écrite par JP Hyvernat dans son testament spirituel : j’aurai voulu que qq un prenne ma place, monte à l’autel et soit un saint… Auj je prends la place de JP puisque s’il n’était pas mort en montagne il aurait du être curé de Montigny en septembre 1991.
Auj 12 octobre c’est l’anniversaire de mon baptême… aussi si je suis installé comme curé et donc prêtre, je n’oublie pas que je suis d’abord baptisé. Je reprends donc en la paraphrasant l’expression fameuse de Saint Augustin « pour vous je suis êvêque, avec vous je suis chrétien ». « pour vous je suis curé, avec vous je poursuis mon chemin de sainteté »… Merci de m’accueillir comme votre pasteur, merci de m’accueillir comme votre frère, merci pour cette route que nous prenons ensemble pour devenir toujours plus des disciples du Christ !


























