Nous vous proposons de préparer Noël en nous mettant à l’école des 4 derniers saints français canonisés.
« Jésus de condition divine ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu, mais il se dépouilla lui-même, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. » (Ph 2,6)
Noël est le mystère du dépouillement infini de Dieu : c’est le chemin qu’il emprunte pour nous rejoindre ; c’est la seule attitude possible, de notre part, pour l’accueillir. Cette année, à l’école des 4 saints français les plus récemment canonisés, préparons le chemin du Seigneur en contemplant ce mystère d’un Dieu qui épouse la pauvreté, et en travaillant notre propre vie pour nous dépouiller de nous-même et faire ainsi place à Dieu qui vient.

Le dépouillement pour accueillir Dieu tout entier en soi

Avec sainte Élisabeth de la Trinité (1880 -1906), canonisée le 16 octobre 2016.

Diaporama à l’usage des enfants

Parole de Dieu (Mt 1, 18-24)

Voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret. Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » Tout cela est arrivé pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète : Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous ».    Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse.

Paroles de vie de sainte Élisabeth de la Trinité

– « Dans ce petit sanctuaire tout intime de mon âme, je le trouve à chaque heure du jour et de la nuit. Je ne suis jamais seule. Le Christ est là toujours priant en moi et je prie avec lui. »
– « Pense que ton âme est le temple de Dieu ; à tout instant du jour et de la nuit les trois Personnes divines demeurent en toi. Si tu préfères penser que le bon Dieu est près de toi plutôt qu’en toi, suis ton attrait pourvu que tu vives avec Lui. Pense que tu es avec Lui, et agis comme avec un Être qu’on aime; c’est si simple, pas besoin de belles pensées mais un épanchement du cœur. »
– « Au ciel, je le crois, ma mission sera d’attirer les âmes dans le recueillement intérieur, en les aidant à sortir d’elles-mêmes pour adhérer à Dieu par un mouvement tout simple et tout amoureux; de les garder en ce grand silence du dedans qui permet à Dieu de s’imprimer en elles, de les transformer en lui. »

Chemin d’Avent

Pour la venue du Christ parmi les hommes, il faut le oui de Marie que Dieu choisit pour mère. Mais un autre oui est capital : celui de Joseph, qui, autant que Marie, a fait place à Dieu dans son cœur. Joseph le juste, autrement dit celui qui vit dans un contact si profond avec la parole de Dieu qu’il est ajusté à la volonté divine. Et parce qu’il est juste, il peut reconnaitre que c’est Dieu en personne que porte Marie. Joseph le silencieux, qui, saisi de crainte devant la présence divine, veut d’abord s’éloigner, mais écoute et accepte la mission confiée par l’ange. Joseph l’aimant, qui offre son amour pour un amour plus grand encore, en renonçant à lui-même afin de vivre sa vie d’époux selon la volonté divine. Il touche ainsi directement le grand mystère de Dieu qui vient habiter chez les hommes.

Sainte Élisabeth de la Trinité

Ce mystère de Dieu qui fait sa demeure en l’homme remplit la spiritualité de Sainte Élisabeth de la Trinité. Élisabeth Catez naît en 1880. C’est une enfant vive, qui a la douleur de voir mourir son père alors qu’elle n’a que 7 ans. Sa mère s’installe, avec ses deux filles, à Dijon, où Élisabeth fréquente le conservatoire. Elle fait preuve d’un réel talent musical couronné, à 13 ans, par un premier prix de piano. C’est une jeune fille au caractère enthousiaste, affectueux et généreux, qui a de nombreux amis, chérit sa mère et sa sœur. Douée d’un fort caractère, elle sait ce qu’elle veut. Et ce qu’elle veut, depuis ses huit ans, c’est devenir religieuse.
En 1891, c’est le temps de sa première communion puis de sa confirmation que la fillette vit en faisant l’expérience très forte de la présence de Dieu en elle. Et elle se laisse peu à peu littéralement captivée par un amour qui prend le dessus. Elle n’a que 14 ans lorsqu’elle écrit un acte d’offrande à la Trinité, reflétant la richesse de sa vie intérieure continuellement unie à Dieu. Élisabeth avance à grands pas dans la vie spirituelle et saisit toutes les occasions pour murir sa vocation : c’est au Carmel qu’elle veut entrer. Sa mère ne veut pas en entendre parler. Respectant sa volonté, mais souffrant en silence, Élisabeth attend en espérant la levée du veto maternel. Elle ne veut pas peser sur l’atmosphère familiale et reste très présente à toutes ses occupations, mais ses proches la sentent prise ailleurs, « tandis que je dansais avec les autres j’étais comme hantée par ce Carmel qui m’attirait tant ».
A 19 ans la permission maternelle lui est enfin donnée, mais elle devra attendre sa majorité. Enfin, à 21 ans, ses désirs sont comblés : elle franchit la porte du Carmel. Elle en vit les exigences dans la joie, mais connaît aussi la souffrance du passage par une nuit spirituelle. La lumière revient avec le sentiment d’accomplir la volonté de Dieu. Élisabeth de la Trinité, musicienne, s’épanouit dans le silence de la contemplation, elle veut être « une louange de gloire » à la Trinité. En 1905, elle ressent les premiers symptômes d’une maladie endocrinienne rare qui va la faire beaucoup souffrir.  Elle en meurt le 9 novembre 1906, dans un dernier acte de confiance : « Je vais à la Lumière, à l’Amour, à la Vie. »
Tout au long de sa courte vie, qu’elle a vécue comme « un Avent qui prépare l’Incarnation dans les âmes », Sainte Élisabeth de la Trinité développe une spiritualité dont la pierre de fondation est la présence de Dieu dans notre cœur de baptisé, nous permettant, à notre tour, de demeurer en Lui. La conviction d’Élisabeth nous concerne tous : « Il faut prendre conscience que Dieu est au plus intime de nous et aller à tout avec Lui, alors on n’est jamais banal, même en faisant les actions les plus ordinaires. »

En marche aujourd’hui

Le message spirituel de Sainte Élisabeth peut sembler paradoxal, choquant même à notre époque : c’est en se vidant d’elle-même pour faire place à un Autre qu’elle a voulu accomplir sa vie. Aujourd’hui tout nous pousserait plutôt à chercher notre accomplissement personnel au détriment des autres : « l’enfer c’est les autres ! ».

  • Dans mes études ou mon travail, comment se joue le rapport aux autres : rivalité ou solidarité ?
  • Depuis Caïn et Abel nous savons bien que la rivalité avec l’autre déchire jusqu’à nos vies de famille : qu’en est-il de la mienne ? Quels gestes d’attention à l’autre, voire de réconciliation puis-je envisager à l’occasion de ce Noël ?
  • Dieu habite en moi depuis le jour de mon baptême. Il a pour moi un projet de bonheur. En ai-je suffisamment conscience ? Quelle place suis-je prêt à lui laisser dans la conduite de ma vie ?

Avec Marie…

marieMère de Dieu, tu as été élue pour réaliser le plan du Salut, c’est ainsi que le Verbe en toi a pris chair. Par ton oui il s’est lié pour toujours à notre humanité. Obtiens-nous la grâce, à l’approche de Noël, d’un cœur pur qui accueille la présence du Dieu tout Amour et la reconnait en l’autre, pour accomplir notre vocation humaine.
Je vous salue Marie…
Voir le chemin d’Avent des semaines précédentes