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Paysage de la Bible

 
 
 
« L’Avent peut être considéré comme temps liturgique de silence, de veille et de prière en préparation à Noël : à Noël, Le Sauveur est né dans le silence et dans la pauvreté la plus absolue »

Benoit XVI

« Le silence est l’un des acteurs les plus décisifs de la vaste aventure biblique », écrit le rabbin André Neher. Il en est comme le paysage fondamental.
C’est du silence que surgit la Parole de Dieu : Avant même que de parler, il est là, en silence. C’est la forme première de sa présence. Ce silence de Dieu parfois nous inquiète : serait-il muet ? absent ? Pourquoi ne me répond-il pas ? Combien de psaumes pour crier « Dieu répond moi ! » (Ps 4,2 ; 12,4 ; 19,10, etc…) Le livre de Job est par excellence celui du silence de Dieu : « vers toi je crie et tu ne réponds pas » (Jb 30,20). Longue et douloureuse épreuve, qui offre aussi à Job de pouvoir dire sa confiance, et d’éprouver sa fidélité. Nulle part dans la Bible le silence de Dieu n’est cependant définitif. « Tu m’a répondu ! » (Ps 21,22), même si c’est parfois in extremis, comme Abraham en a fait l’expérience au moment de sacrifier Isaac. (cf Gn 22). C’est qu’il en faut, du temps, pour distinguer la voix de Dieu dans « le bruit d’un fin silence » (cf 1 R 19,11-13), pour comprendre que son silence est d’abord l’expression de sa patience, et un acte créateur : silence de Dieu qui rend l’Homme libre, comme ce Père donnant sans rien dire la moitié de ses biens à son enfant prodigue….
Le Christ est la Parole incarnée, qui à Noël surgit du silence. Le vieux Siméon et la prophétesse Anne nous enseignent la valeur pour nous du silence de l’attente, nous préparant au silence de la nuit dans laquelle la Parole va se faire entendre, sans vacarme néanmoins : elle restera encore silencieuse trente années le temps de la vie cachée à Nazareth. Même la vie publique de Jésus sera inaugurée par 40 jours de silence au désert. Puis il n’aura de cesse d’ouvrir des espaces de silence et de paix au milieu des tumultes : « Silence, tais-toi ! » dit-t-il à la mer déchainée comme aux démons qu’il chasse. C’est enfin sur le long le silence de la Passion que s’achève la course terrestre du Verbe fait chair.
Vivons ce temps de l’Avent à l’école de Marie et de Joseph, cheminant vers Noël « de silence en silence, de silence d’adoration  en silence de transformation. » (Pierre de Bérulle).
(à suivre : le silence, sel de la messe)
P. Bruno VALENTIN