Welcome-en-France
Ces images de pauvreté et détresse humaines qui reviennent régulièrement dans les média depuis que le problème des migrants vers l’Europe a éclaté au grand jour nous ont touchés, comme beaucoup, mais que faire ? Résonnait en nous la parabole du bon samaritain et aussi « ce que vous avez fait à l’un de ces petits, c’est à moi que vous l’avez fait ».
L’appel du pape François parfaitement relayé dans notre paroisse nous a donné la réponse : faire partie du réseau WELCOME 78 qui propose l’hospitalité fraternelle de personnes en demande d’asile.
Nous avons fait ce choix en famille, parents et enfants. Ce oui s’est traduit par l’accueil d’Ali, originaire du Darfour au Soudan du Sud et qui a fui via la Lybie, la méditerranée, Lampédusa…
Alors bien sûr qu’ouvrir sa maison à un étranger ce n’est pas si simple, bien sûr qu’avoir chez soi quelqu’un qui ne parle ni le français, ni l’anglais c’est compliqué, oui il a fallu modifier nos habitudes, réallouer les pièces disponibles en lui proposant la chambre d’une de nos filles désormais peu à la maison, mais qu’est-ce que cela face à quelqu’un qui depuis un an n’a connu que les parkings souterrains pour dormir, le froid, la peur, le manque de relations humaines ?
Quelle joie pour nous de le voir apaisé, reposé (après quelques nuits de 12h), disposé à échanger tous les soirs et apprendre le français (Google Traduction a bien aidé) et après son départ au bout de quelques semaines passées chez nous, continuer de prendre des nouvelles de chacun par SMS.
Cette expérience nous a enrichi mutuellement, car le don fonctionne dans les deux sens, et c’est là toute la force de cette démarche : nous avons proposé à Ali un foyer accueillant et une chambre et Ali en retour a ouvert notre conscience à l’amour fraternel ou donner et recevoir ne font qu’un. Une goutte d’eau dans l’océan sans doute, mais qu’elle est belle !
Famille COUDERC
 
Ce qui nous a motivé : le drame des migrants et la possibilité d’accueillir des personnes dans un cadre bien établi. C’est à la fois quelque chose de très simple et à la fois il y a des frustrations  et des réajustements à faire.  Frustration de ne pas bien connaître le passé de la personne. La personne accueillie ne répond pas forcément à nos attentes de convivialité, et inversement nous ne pouvons pas  accéder à toutes les attentes de la personne accueillie. On se rend compte de nos limites en temps, et en besoins de vie familiale.
C’est là que le cadre établi par Welcome est très aidant.  Il y a des choses parfois dures à entendre, et on serait tenté de proposer d’accueillir plus longtemps, d’ouvrir notre maison vide l’été… Mais on s’appuie sur tout un réseau, qui décide les priorités et qui nous fait confiance pour nous y fixer.
J’ai  appris à être plus à l’aise : je vaque à mes occupations sans culpabiliser.  Par contre, si j’ai envie de faire un brin de conversation, de montrer comment faire une mayonnaise, je le fais de bon cœur. Avec les adolescents, c’est surtout par les jeux que le contact s’établit.
Cette expérience a permis à mon mari et moi d’avoir des échanges sur l’accueil, la gratuité, ce qu’on était prêt à donner….
Famille DOUCERAIN